Climat : l’Europe brûle et se noie, l’alerte ultime de Copernicus
Par La rédactionPublié le
Le dernier rapport du service européen Copernicus sur le climat en 2024 dresse un constat sans appel : l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite, avec des conséquences dramatiques et polarisantes. Alors que l’Est suffoque sous des vagues de chaleur record, l’Ouest subit des inondations dévastatrices.
Cette division météorologique, exacerbée par le dérèglement climatique, illustre une réalité implacable : le temps de l’inaction est révolu. Pourtant, face à cette urgence, les climatosceptiques continuent de semer le doute, tandis que les priorités économiques court-termistes relèguent la protection de l’environnement au second plan.
Une Europe en surchauffe, divisée par les extrêmes
Selon Copernicus, 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée en Europe, marquée par une différence frappante entre l’Est et l’Ouest. L’Europe de l’Est a connu des températures records, avec une vague de chaleur de 13 jours consécutifs en juillet, tandis que l’Ouest a subi des pluies diluviennes, provoquant des inondations meurtrières comme celles de Valence (Espagne), qui ont fait 232 morts.
Cette fracture climatique s’explique par des circulations atmosphériques anormales :
À l’Est, des systèmes de haute pression ont attiré l’air chaud d’Afrique du Nord, réduisant les précipitations et augmentant l’ensoleillement. À l’Ouest, des dépressions atlantiques ont entraîné des tempêtes répétées et des crues historiques5.
Les glaciers alpins et scandinaves ont fondu à un rythme alarmant, tandis que la Méditerranée a enregistré des températures marines jusqu’à +4,6°C par endroits, aggravant les phénomènes extrêmes11.
Une urgence ignorée : le danger des climatosceptiques
Malgré l’évidence scientifique, 37 % des Français remettent en cause l’origine humaine du changement climatique, un chiffre en hausse depuis 201928. Cette défiance, alimentée par des discours populistes et une méfiance envers les institutions, menace directement les politiques climatiques.
Qui sont les climatosceptiques ? On les compte en premier lieu parmi les classes populaires, premières victimes des mesures perçues comme coercitives (taxes carbone, restrictions automobiles). Les jeunes (16-24 ans), sont paradoxalement plus sceptiques que leurs aînés, malgré leur image militante8. Chez les électeurs de droite et d’extrême droite, le climatoscepticisme atteint 58 % (Zemmour) et 64 % (Dupont-Aignan).
Ces positions, souvent basées sur une méconnaissance des mécanismes climatiques, alimentent l’inaction. Pourtant, comme le rappelle Copernicus, chaque dixième de degré supplémentaire aggrave les catastrophes.
Agir maintenant : avant qu’il ne soit trop tard
Les solutions existent, mais elles nécessitent une mobilisation collective : Il faut avant tout accélérer la transition énergétique : l’Europe doit tenir ses engagements de neutralité carbone d’ici 2050. Renforcer l’adaptation : systèmes d’alerte précoce, infrastructures résilientes, gestion durable de l’eau, constitue l’autre urgence. Il est enfin absolument indispensable de lutter contre la désinformation : éduquer, vulgariser la science, contrer les fake news climatiques4.
« L’adaptation n’est pas une option pour l’avenir, c’est une nécessité bien réelle. Aujourd’hui, pas demain », insiste Celeste Saulo de l’Organisation météorologique mondiale5. Face à l’accélération des bouleversements climatiques, le doute n’est plus permis.